Diên biên phû
Daisuke Nishijima
Ed. Kana
Coll. Made in
2007 (one shot)
Au premier contact ce livre nous propose une couverture colorée avec un trait simple au ton enfantin et naïf. On se dit alors que cette souriante jeune fille est une enfant dont la jeunesse va être mâchée par les horreurs de la guerre d’Indochine.
Mais quelle erreur ! Daisuke Nishijima a un vrai talent pour le mélange des genres et des tons. En effet le dessin semble sorti de l’imagination candide d’un enfant aux crayons agiles certes avec une ligne tout en rondeur et des personnages aux bouilles bien sympathiques. Sauf que l’on baigne en plein massacre ! En même temps le titre est explicite me direz-vous. Et oui c’est vrai ! mais c’est faux ! Et oui ici pas de défaite française en Indochine puisque l’action se déroule dix ans plus tard lors du conflit mené avec les Américains (qui ont d’ailleurs largement exorcisé ce moment difficile de l’histoire à travers de très nombreux livres et films). Alors quel point de vue un auteur de manga né après les faits peut-il apporter ? Celui de la pure fiction !
En effet dés les premières pages nous pouvons découvrir les yeux écarquillés, notre charmante jeune fille de la couverture massacrer et virevolter à travers les rizières pour trancher moult membres et têtes de G.I sous l’objectif d’un photographe américain à la fois témoin et narrateur. Pour se faire une idée on peut essayer de s’imaginer le mélange entre Kill Bill et Le jours le plus long…oui c’est détonant ; d’autant que le sujet de la guerre du Viêt-Nam a rarement était traité avec autant de décontraction (mis à part la série et le film M.A.S.H dans un registre nettement moins sanglant).
Notre ami photographe devient très vite obsédé par cette amazone asiatique et tentera par tous les moyens de s’en rapprocher. En quête d’amour, d’un scoop ou d’un frisson notre reporter soldat entreprend un périple insurmontable car cette incarnation humaine de la mort ne semble avoir des contacts sociaux qu’à travers le fil de son couteau.
Le rapport entre réalité historique et fiction est au centre de la problématique de l’auteur. Pour lui la réalité est souvent emprunte d’événements qui demeurent inimaginables jusqu’au moment où on les vit et donc on repousse les limites du réalisme. Le monde de l’imaginaire n’est donc pas en contradiction avec la réalité, mais il est juste la projection de celle-ci. Un parti pris scénaristique réfléchit et pertinent puisque le propos est accompagné par un dessin cartoonesque au possible.
Une bande dessinée assez déroutante tout en contraste mais pleine d’audace et surtout débarrassée de tout sentimentalisme guerrier (couché Rambo !)
Daisuke Nishijima
Ed. Kana
Coll. Made in
2007 (one shot)
Au premier contact ce livre nous propose une couverture colorée avec un trait simple au ton enfantin et naïf. On se dit alors que cette souriante jeune fille est une enfant dont la jeunesse va être mâchée par les horreurs de la guerre d’Indochine.
Mais quelle erreur ! Daisuke Nishijima a un vrai talent pour le mélange des genres et des tons. En effet le dessin semble sorti de l’imagination candide d’un enfant aux crayons agiles certes avec une ligne tout en rondeur et des personnages aux bouilles bien sympathiques. Sauf que l’on baigne en plein massacre ! En même temps le titre est explicite me direz-vous. Et oui c’est vrai ! mais c’est faux ! Et oui ici pas de défaite française en Indochine puisque l’action se déroule dix ans plus tard lors du conflit mené avec les Américains (qui ont d’ailleurs largement exorcisé ce moment difficile de l’histoire à travers de très nombreux livres et films). Alors quel point de vue un auteur de manga né après les faits peut-il apporter ? Celui de la pure fiction !
En effet dés les premières pages nous pouvons découvrir les yeux écarquillés, notre charmante jeune fille de la couverture massacrer et virevolter à travers les rizières pour trancher moult membres et têtes de G.I sous l’objectif d’un photographe américain à la fois témoin et narrateur. Pour se faire une idée on peut essayer de s’imaginer le mélange entre Kill Bill et Le jours le plus long…oui c’est détonant ; d’autant que le sujet de la guerre du Viêt-Nam a rarement était traité avec autant de décontraction (mis à part la série et le film M.A.S.H dans un registre nettement moins sanglant).
Notre ami photographe devient très vite obsédé par cette amazone asiatique et tentera par tous les moyens de s’en rapprocher. En quête d’amour, d’un scoop ou d’un frisson notre reporter soldat entreprend un périple insurmontable car cette incarnation humaine de la mort ne semble avoir des contacts sociaux qu’à travers le fil de son couteau.
Le rapport entre réalité historique et fiction est au centre de la problématique de l’auteur. Pour lui la réalité est souvent emprunte d’événements qui demeurent inimaginables jusqu’au moment où on les vit et donc on repousse les limites du réalisme. Le monde de l’imaginaire n’est donc pas en contradiction avec la réalité, mais il est juste la projection de celle-ci. Un parti pris scénaristique réfléchit et pertinent puisque le propos est accompagné par un dessin cartoonesque au possible.
Une bande dessinée assez déroutante tout en contraste mais pleine d’audace et surtout débarrassée de tout sentimentalisme guerrier (couché Rambo !)
Monsieur Pierre
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