Une affreuse et sournoise maladie m'a empêché de publier hier la chronique de Monsieur Pierre. Ce n'est que partie remise et la voilà donc enfin. Sinon une chose concernant cette chronique, les Mardis du Manga n'auront pas lieu tous les Mardis mais se sont les chroniques qui seront publiées tous les mardis. Maintenant reste à savoir tous les combien Monsieur Pierre nous fera partager ses connaissances abyssale en matiére de littérature orientale ? Une chose est sûr, se sera les Mardis, bien sûr.
Tensui
Kazuichi Hanawa
Ed. Casterman
Coll. Sakka
Ne venez pas me causer manga si vous n'avez jamais lu ce chef d'oeuvre! Alors oui, c'est vrai, les couvertures des deux tomes que compose la série ne sont franchement pas attrayantes de même que le titre n'est pas forcement le plus intuitif à retenir. Mais à part ces infimes détails vous n'avez aucune raison de pas vous perdre dans ce conte à orientation bouddiste pour adulte.
« - Mais pourquoi pas pour moi ? » me demande un enfant aux yeux humides privé de cette divine lecture. Je lui réponds chaleureusement qu'il serait tourmenté par les descriptions horrifiques de démons cupides et autres esprits démoniaques, qu'il ne pourrait pas pleinement apprécier l'équilibre psychologique de notre héroïne...mais laissons l'enfant à ses jeux cruels sur les animaux et focalisons nous sur le diptyque de Kazuichi Hanawa.
« - Mais pourquoi pas pour moi ? » me demande un enfant aux yeux humides privé de cette divine lecture. Je lui réponds chaleureusement qu'il serait tourmenté par les descriptions horrifiques de démons cupides et autres esprits démoniaques, qu'il ne pourrait pas pleinement apprécier l'équilibre psychologique de notre héroïne...mais laissons l'enfant à ses jeux cruels sur les animaux et focalisons nous sur le diptyque de Kazuichi Hanawa.
L'histoire nous entraîne dans le Japon médiéval où nous suivons le quotidien d'une jeune orpheline et sa singulière rencontre avec un Kappa. Kappa Kezako? Eh bien imaginez vous le fruit de l'union entre une tortue et un lutin. Le Kappa a quand même la particularité d'être doté d'une tête remplie d'eau céleste lui permettant d'interagir avec les Yokai (le nom désigne l'ensemble du bestiaire folklorique nippon) du Monde Invisible. Dans la tradition japonaise le Kappa a la désagréable manie d'entraîner des humains pour les noyer dans la rivière la plus proche (et la plus profonde sinon c'est un peu ridicule). Dans notre histoire le Kappa s'avère tellement serviable qu'il propose à la jeune fille de retrouver sa maman perdue dans l'un des cercles de l'enfer. L'occasion pour l'auteur de servir un paysage dantesque de toute beauté. Le voyage (entendez bien l'aller et retour) vers les enfers se fera dans la douleur aussi bien physique que psychologique...
Un mot sur Hanawa qui imagina et fit mûrir ce récit lors d'un séjour en prison. Son incarcération de trois ans est d'ailleurs rapportée dans son livre Dans la prison (éditions Ego comme X). Et puis tant que l'on y est et afin d'avoir toutes les clés de compréhension de Tensui, vous pouvez aussi plonger dans Avant la prison (edition Vertige Graphic), bien que ce denier livre s'avère bien moins linéaire que les deux précédents. Tensui c'est un peu la cousine horrifique du Nonnonba de Shigeru Mizuki.
Monsieur Pierre
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