Perspectives : la conclusion.
En conclusion de tout ça puisqu’il faut bien conclure, je pense qu’à moyen terme le paysage de la bande dessinée ressemblera à quelque chose comme ça :
Développement et amplification du one shot et du diptyque pour les plus jeunes. Privés du tremplin des magazines, loin de l’embellie des années 90-2000, les jeunes auteurs vont être forcés de se plier à cette forme d’exercice pour acquérir leurs lettres de noblesses dans le milieu. Minimisant les risques de naufrage financier tout en s’offrant une première évaluation du futur auteur, il est certain que les maisons d’éditions vont privilégier ces formats. Or, avec la déstructuration de la forme album et l’entrée en lice de formats plus ouverts à des narrations plus longues, le créneau risque de réserver quelques belles surprises.
La série comme aboutissement avec privilège donné aux « univers mondes ». La série sera pour les papas, les salariés de la boîte si l’on veut employer un terme péjoratif. Une fois ses preuves faites, l’éventualité de l’ouverture d’une série sera ouverte. Mais sans le précieux sésame du cap de la rentabilité qui garantit qu’un auteur est bancable uniquement sur son nom, alors il sera difficile d’y accéder. En revanche je pense que l’on arrive au bout de cet exercice de style comme publications majoritaires et qu’à long terme (plus de dix ans) cette forme de publication deviendra de moins en moins importante dans le paysage éditoriale au profit de livres plus courts mais sûrement plus dense.
Renforcement de la bande dessinée d’auteur…même si je n’aime pas trop ce terme. A l’image du cinéma, le divertissement reste et restera le courant majoritaire du 9éme art. Mais je pense que la part de la bande dessinée d’auteur va aller grandissante et surtout, va acquérir une crédibilité auprès d’un public beaucoup plus large et beaucoup plus averti. Loin des allégations récentes et totalement irréfléchies de Mr Finkelkraut (cf fin du texte), la bande dessinée va acquérir dans les années à venir, une crédibilité sans cesse grandissantes auprès des intellectuelles et des littérateurs de tous pays. Très implantée dans un petit milieu pour le moment, je suis certain qu’elle va étendre son champ d’investigation pour se mélanger à la littérature classique, offrant une nouvelle facette de lecture a tout un pan de la population.
"Il y a tant de livres à lire, de toiles à admirer, que je n'ai pas le temps à perdre pour ce qu'on appelait autrefois les illustrés. La beauté des livres, c'est qu'ils sont sans images, et qu'ils offrent ainsi libre carrière à l'imagination. Quand on me raconte une histoire, j'ai besoin qu'on me donne à penser, qu'on me donne l'envie d'interrompre ma lecture et de lever la tête, pas qu'on dessine pour moi les héros".
Alain Finkelkraut
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