jeudi 28 février 2008

Raging Plus

La colére dans l'eau
David de Thuin
Ed. auto édition (one shot)
Attention, ce livre est un concentré d’émotions ; et j’insiste sur le S que j’ai mis à émotions. L’histoire est celle de deux hommes qui vont, l’or d’un récit très court, tenté de lutter, puis de survivre face à une nature qui se déchaîne soudain. Vengeance de la planète, aléa climatique, mauvais endroit au mauvais moment ? Chacun verra ce qu’il veut dans ce coup du sort qui va emporter bien plus que des vies humaines sous le regard du principal protagoniste de cette histoire. Avec ces trente deux pages d’une force rare, Monsieur David de Thuin se positionne incontestablement comme un artiste d’une exceptionnelle justesse.
Un livre que toute monde doit lire sans attendre.

mercredi 27 février 2008

Raging Blog


Dessinatrice de notre affiche pour Raging Bulles, Kaouet tient son blog depuis deux ans déjà avec une régularité plus ou moins accrue. Mais comme il y a un fond énorme, deux ans d’archives ça n’est pas rien, vous aurez néanmoins de quoi vous faire plaisir et faire le tour de son talent. Avec un style dynamique et un sens de la narration prononcée, elle nous présente à la fois des chroniques personnelles et décalées mais toujours très justes et imaginatives. Elle travaille actuellement sur la sortie d’un futur album mais sévit déjà dans le webzine 30 jours de BD et le fanzine RAV mag. Une chose est sûre, une balade s’impose de ce côté là de la toile.



mardi 26 février 2008

Info

L’avantage lorsque l’on édite son blog, c’est que l’on peut parler absolument de ce que l’on veut. Plus le temps avance et plus je réfléchis à des terrains d’investigations différents pour ce carnet virtuel. Evidemment nous y donnons des informations et évidemment la critique reste et restera au centre de ce blog. Bien sûr lorsque le planning s’éclarcie nous tentons aussi d’insérer des articles un peu plus construit mais ça n’est pas toujours évident.
Aujourd’hui voici venu le temps d’une nouvelle rubrique avec Raging Blog.
Le blog posséde un avantage formidable à mes yeux. Il permet de pénétrer au cœur d’ateliers d’artistes sans pour autant les déranger. Il permet ainsi de nombreuses découvertes en amont mais aussi de suivre les évolutions de différents auteurs.
Plus léger à mettre en place que le site internet, plus réactifs et souvent tout aussi suffisant, je parlerai ici de temps à autre de blog que je suis avec interet et tenterai de les défendre.
Pour cette premiére je vous demande d’accueillir mesdasmes, mesdemoiselles messieurs la sémillante mademoiselle Kaouet.

mardi 19 février 2008

Les Mardis du Manga


Daisy et Violet soeurs siamoises.
Takayo Akiyama
Ed.Cambourakis (one shot) 2008
Vous ne pouvez pas passer un soir réussi au pays du silence si vous n'allez pas vous régaler d'un concert donné par les soeurs siamoise Daisy et Violet. Musiciennes, chanteuses, artistes de renom, les soeurs sont les figures incontournables des soirées organisées par le joli couple que sont Octoroon Johnny et Squidgy Pete, une belle paire de poulpes amoureux, tenanciers du seul bar de la ville.Pour ceux qui n'auraient pas suivi, je ne parle pas de la reformation d'un obscur groupe glam des années 80 mais bien de Manga.
Ce one shot édité par la jeune maison d'édition Cambourakis nous entraîne dans le monde délirant créé par le Takayo Akiyama dont nous profitons de la première oeuvre traduite dans nos contrées. Au pays du silence donc, on batifole gaiement en se saoulant comme des adolescents anglais, trinquant avec des toutes sortes de créatures de cauchemars. La belle vie en somme. Pas vraiment en fait, car depuis sa rencontre avec un séduisant et velu Yéti, Daisy n'a plus qu'une idée en tête, embarquer avec elle ce sémillant homme de poils, au grand dam de son alter ego de soeur allergique aux poils.
L'histoire va donc se décliner en courts chapitres avec autant de pièges aussi astucieux que vicieux que Daisy va élaborer dans le seul but de séduire ce beau mâle.Un titre a l'ambiance bigarrée très soignée; le grand format et l'utilisation de couleur diffèrent du travail de beaucoup d’autres auteurs de Manga, tous les poncifs du genre asiatique étant à oublier Takayo Akiyama ayant un style a rapproché de bons nombres de nos auteurs maisons. Idem pour son univers est bâti autour de références bien occidentales. En effet les soeurs siamoises Daisy et Violet ont réellement existé au début du siècle dernier et se sont produites sur le continent nord américain à l'époque où les "freaks" attirés la curiosité des ménagères en mal de sensations fortes. Elles finirent par mourir de la grippe chinoise. Les lecteurs curieux seront donc comblés et les autres...qu'ils brûlent en enfer.
Monsieur Pierre

samedi 16 février 2008

La liste

Voici donc la liste de Février. Nous sommes entrain de voir quels albums seront disponibles chez le Pépère pour lecture préalable. Rendez vous à tous le 28 février pour donner votre avis ou écouter ceux des autres.
Amères Saisons
Etienne Schréder
Casterman
Collec. Écriture


Un peu avant la fortune
Dupuy/Berberian
JC Denis
Ed. Dupuis
Coll. Aire Libre



Fausse Route
Joseph Incardona
Vincent Gravé
Ed. Les enfants Rouges
Coll. Esturial


Freaks to the Hearthland
Steve Nils
Greg Ruth
Ed Semic


Winter Freaks
Gray Shuko
Ed. 7éme Choc Intervista


L’intrusion
Aude Samama
Ed Rackam

vendredi 15 février 2008

Raging Plus


Sous tes yeux
François Matton
Ed P.O.L

Dans l'océan des publications du moment, il m’est arrivé tout récemment de trouver une perle. En disant cela, je ne cherche pas spécialement à glorifier cet album mais juste à marquer les deux qualités magnifiques qui entourent ce livre : sa rareté et sa délicatesse.
François Matton nous conduit avec ce livre, dans des méandres de déambulations rêveuses, déambulations qui sont celles de tout un chacun dés lors qu'il se laisse aller. Lui nous montre ce que tout le monde voit mais que bien peu apprécient. Le calme, le silence, la simplicité d'un moment. Et ce sont autant de petits poèmes, de petits riens posés tout au long de ces pages qui naissent et se succèdent.
Tous ces instants qui passent sous nos yeux et que l'on ne considère pas toujours à leur juste valeur, François Matton a su les rendre intemporels ; Brillamment intemporels.

mercredi 13 février 2008

Les Mardis du Manga

Une affreuse et sournoise maladie m'a empêché de publier hier la chronique de Monsieur Pierre. Ce n'est que partie remise et la voilà donc enfin. Sinon une chose concernant cette chronique, les Mardis du Manga n'auront pas lieu tous les Mardis mais se sont les chroniques qui seront publiées tous les mardis. Maintenant reste à savoir tous les combien Monsieur Pierre nous fera partager ses connaissances abyssale en matiére de littérature orientale ? Une chose est sûr, se sera les Mardis, bien sûr.
Tensui
Kazuichi Hanawa
Ed. Casterman
Coll. Sakka
Ne venez pas me causer manga si vous n'avez jamais lu ce chef d'oeuvre! Alors oui, c'est vrai, les couvertures des deux tomes que compose la série ne sont franchement pas attrayantes de même que le titre n'est pas forcement le plus intuitif à retenir. Mais à part ces infimes détails vous n'avez aucune raison de pas vous perdre dans ce conte à orientation bouddiste pour adulte.
« - Mais pourquoi pas pour moi ? » me demande un enfant aux yeux humides privé de cette divine lecture. Je lui réponds chaleureusement qu'il serait tourmenté par les descriptions horrifiques de démons cupides et autres esprits démoniaques, qu'il ne pourrait pas pleinement apprécier l'équilibre psychologique de notre héroïne...mais laissons l'enfant à ses jeux cruels sur les animaux et focalisons nous sur le diptyque de Kazuichi Hanawa.
L'histoire nous entraîne dans le Japon médiéval où nous suivons le quotidien d'une jeune orpheline et sa singulière rencontre avec un Kappa. Kappa Kezako? Eh bien imaginez vous le fruit de l'union entre une tortue et un lutin. Le Kappa a quand même la particularité d'être doté d'une tête remplie d'eau céleste lui permettant d'interagir avec les Yokai (le nom désigne l'ensemble du bestiaire folklorique nippon) du Monde Invisible. Dans la tradition japonaise le Kappa a la désagréable manie d'entraîner des humains pour les noyer dans la rivière la plus proche (et la plus profonde sinon c'est un peu ridicule). Dans notre histoire le Kappa s'avère tellement serviable qu'il propose à la jeune fille de retrouver sa maman perdue dans l'un des cercles de l'enfer. L'occasion pour l'auteur de servir un paysage dantesque de toute beauté. Le voyage (entendez bien l'aller et retour) vers les enfers se fera dans la douleur aussi bien physique que psychologique...
Un mot sur Hanawa qui imagina et fit mûrir ce récit lors d'un séjour en prison. Son incarcération de trois ans est d'ailleurs rapportée dans son livre Dans la prison (éditions Ego comme X). Et puis tant que l'on y est et afin d'avoir toutes les clés de compréhension de Tensui, vous pouvez aussi plonger dans Avant la prison (edition Vertige Graphic), bien que ce denier livre s'avère bien moins linéaire que les deux précédents. Tensui c'est un peu la cousine horrifique du Nonnonba de Shigeru Mizuki.
Monsieur Pierre

dimanche 10 février 2008

Info


Le samedi 16 février la librairie Oscar Hibou organise un goûter, concert, lecture et tout un tas de bonnes choses. De 15h à 18h, tout le monde est attendu dans les murs de la librairie. Le théme sera "C'est loin l'Amérique ?"
Venez nombreux !!!!

samedi 9 février 2008

Info / Article


Le 13 février prochain aura lieu au cinéma l’Utopia l’avant première du film de Mattoti intitulé Peur(s) du noir. Pour toute information complémentaire il vous suffit de cliquer ici.
Cette sortie me permet d’aborder rapidement et sommairement, le rôle grandissant de la bande dessinée dans la sphère cinématographique. Le débat est périlleux puisque entre les images figées et les images qui bougent, il y toujours eu une sorte de condescendance de la seconde envers la première, condescendance un brin désagréable il faut bien le dire. Or aujourd’hui par un curieux retournement de situation, le neuvième art n’a jamais été autant sur le devant de la scène cinéma. Les adaptations fleurissent, les clins d’oeils du cinéma à la culture BD sont parfois si nombreux dans les films qu’on se demande même si une adaptation n’aurait pas été plus simple, les réalisateurs ne cachent plus leur intérêt pour la culture graphico-littéraire et osent même en revendiquer une certaine inspiration.
Persepolis a percé les écrans 2007 et aujourd’hui Peur(s) du noir est attendu avec une impatience électrique par le landernau bédéistique et cinématographique. Mais pourquoi ? Pourquoi aujourd’hui, en ce début de vingt et unième siècle, cinéma et bande dessinée qui se côtoient pourtant depuis une centaine d’année, décident ils subitement de se mettre ainsi à fricoter ensemble ?
Certes auparavant les adaptations n’ont pas manqué mais peut on vraiment parler d’adaptations aux vues des grandguignolesques Catwoman et autres Flash Gordon par exemple sans évoquer les incroyables Bidochons et le non moins surprenant Gros Dégueulasse ? Difficile il est vrai. Pour ma part, je pense que deux phénomènes sont à l’origine de cette complicité grandissante.
Tout d’abord les avancées technologiques permettent de gommer petit à petit les masques et les formes au profit de la patte, de la personnalité des auteurs de bande dessinée qui percent désormais mieux les écrans. Avec le numérique, fini les décors en cartons pâtes et autres effets spéciaux qui ne restaient jamais que des vagues imitations de la main de l’artiste. Aujourd’hui, il est possible pour l’auteur de bande dessinée de s’exprimer sur l’écran comme sur la page, d’égale à égale avec les autres réalisateurs.
A cela s’ajoute une plus grande maturité du médium bande dessinée. Phénomène enclenché il y a un peu plus d’une trentaine d’année, la déferlante se précise, grandit et enfle.
En disant tout cela, je ne cherche pas à démontrer que enfin la bande dessinée peut se payer le cinéma. Pour moi, il n’y pas de hiérarchie à établir entre les deux. En revanche, je pense que la combinaison numérique + maturité de la bande dessinée, ouvre des perspectives, de ponts, de liens entre les deux qui vont bénéficier à terme à l’un comme à l’autre en matière d’expression artistique. Le cinéma restera toujours du cinéma et la bande dessinée n’existera toujours que dans sa dimension de livre. Mais l’influence de l’un sur l’autre et leur imbrication va très certainement aller grandissante. Et peut être qu’à terme, le monde du cinéma va pouvoir se rendre compte que ce n’est pas parce qu’on bouge qu’on est et surtout, que dans les cases aussi le mouvement existe. La preuve.

mercredi 6 février 2008

Raging Plus


Collectif
Ed Soleil/Radio France

En fin d’année dernière, sortait ce one-shot incroyable qu’est Paroles de Verdun. A l’origine de tout cela, on trouve un homme, Jean Pierre Guéno (directeur des éditions de Radio France) qui pour les quatre vingt dix ans de la tuerie de Verdun, avait recueilli les lettres des soldats présents sur le front à ce moment là.
Concernant la guerre, l’humanité se divise en deux catégories. Il y a ceux qui en parlent, en rêvent, la regardent, l’étudient, en rient, en ont peur, la vénère comme la quintessence de l’expression de la virilité ou de la domination …bref, il y a tous ceux qui l’effleurent mais qui n’y ont jamais touché et qui ne mouilleront jamais ni leurs chaussures ni leurs enfants pour cette folie.
Et puis il y a ceux qui l’ont fait. Et parmi cela, il y a ceux qui témoignent. Toute la question maintenant est de savoir qui les écoutent. Sincèrement si il y a une boucherie dans toute l’histoire des boucheries guerrières qui mérite notre attention, Verdun doit être celle-là. Parce qu’au-delà des chiffres, au-delà de ce que l’on apprend à l’école, de ce que l’on a entendu à la radio ou vu à la télé, il y a une immense et incroyable sensation d’inutilité bestiale.
Rares sont les ouvrages qui montrent avec autant de vérité et de justesse l’horreur stupide de la guerre et Verdun catalyse à elle seule tout cela et ce livre s'en fait le rapporteur de façon exemplair. Un témoignage brutal dans lequel la nécessité de l’image venant soutenir le texte prend toute sa signification.
A lire sans attendre.

mardi 5 février 2008

Les Mardis du Manga

Bon suite à un départ sur les chapeaux de roues de la chronique manga nous avons, après discussion avec Monsieur Pierre, décidé la chose suivante. Tous les mardis désormais, sera publié sur le blog, une chronique manga. Une chronique ça peut vouloir dire beaucoup de choses mais ce sera principalement pour le moment des critiques.
En concentrant tout le mardi , cela revêt deux avantages : ceux qui le veulent sauront quand venir et les autres ne seront pas envahis par ce tsunami venu d’orient.Voici donc mesdames et messieurs devant vos yeux ébahis, la première des Mardis du Manga.


Remenia
Junji ITTO
Ed. Tonkam 2008 (one shot)

Chaque nouveau titre de Junji Itto provoque en moi une excitation malsaine mais au combien difficile à contenir. Il est vrai que depuis la découverte du maître par la trilogie Spirale aux éditions Tonkam rares sont les auteurs (asiatiques et autres) à avoir pu exprimer le paroxysme de l’horreur aussi physiquement grâce à une iconographie poisseuse confinant au grotesque. Remenia est le nouveau délit de l'auteur nous narrant la curieuse résonance entre un astéroïde lécheur de planète et une jeune fille que 99% de la population mondiale rêve de torturer avant de brûler vive. Junji Itto reprend le thème de l'hystérie collective que peut provoquer la beauté innocente (thème décliné dans les trois volumes de sa série Tomié toujours chez le même éditeur) en le mêlant à une vision d'apocalypse la plus totale.
Le dessin sombre et dense illustre somptueusement cette ambiance chaotique de fin du monde.




Doron Chibimaru, le petit ninja.
Shigeru Sugiura
Ed Imho, avril 2007(one shot)

Malgré le flot abondant de nouveautés asiatiques arrivant sur nos étagères chaque semaine, il est quand même rare de trouver un titre réussi pour les enfants ; j'entends par là ces charmantes petites têtes blondes n'ayant pas encore une dizaine d'années au compteur. Doron Chibimaru réussi à allier curiosité et émerveillement tout en gardant le piment aventurier d'un titre réserver au plus grand.
Chibimaru est donc un ninja artiste dans le maniement des techniques secrètes de transformations de ces guerriers de l'ombre. Il a donc comme devoir de protéger la population des villages avoisinants des sournois assaillants et autres esprits malveillants. Si le dessin nous rappelle le maître Tezuka pour son apparente naïveté, le titre de Shigeru Sugiura est paru en 2003 dans son Japon d'origine. Il n'est donc pas étonnant de trouver quelques anachronismes et de nombreuses références très proches de nous. De plus le format particulier du livre fera comprendre aux minots qu'un manga n'est pas forcement un livre au format de poche se transformant en éventail dés la première seconde de lecture mais qu’il peut être aussi un livre beau, à la couverture chatoyante. Un regard plus enfantin et moins gémiard que les galipettes heroico-bouffones de Naruto par exemple.
Monsieur Pierre