Le phénomène le plus marquant concernant la bande dessinée ces dernières années au niveau des adaptations, reste malgré tout la hausse vertigineuse des adaptations du neuvième art en direction du cinéma.
Phénomène ambigu si il en est, faisant rentrer en ligne de compte beaucoup de paramètres et soulevant souvent des polémiques exacerbées, nous n’aborderons ici qu’un seul aspect de cette tendance : les raisons probables de cette multiplication.
D’où vient le fait que depuis une quinzaine d’année maintenant, non seulement les super-héros en tout genre passent de la page à l’écran, mais que de surcroît, de grands noms du cinéma de genre s’intéressent aux adaptations ?
Sur le principe de l’adaptation en lui-même, Flash Gordon, Buck Rogers, Dick Tracy où encore Bécassine avaient déjà dés les années trente, été porté à l’écran. Et tout au long des années qui suivirent, le phénomène sans s’amplifier de façon exponentielle, ne faiblit pas.
Or si donner corps à un héros type Rahan ou Tintin sur une feuille de papier et le rendre crédible dans ce rôle est une chose, le transposer dans le monde du mouvement par le biais de la caméra en est une autre. Car à la différence de la littérature ou de la bande dessinée qui laisse pleine et entière la liberté au lecteur d’animer ses personnages avec la souplesse, l’ambiance et le back-ground qui lui convient, le cinéma lui se charge de tout. Et souvent de façon rédhibitoire concernant les transpositions du 9éme art. En effet, les adaptations post années quatre-vingt-dix sont stigmatisées par ce ridicule grand guignolesque typique qu’impose la matérialisation d’un univers n’ayant aucun référent avec notre quotidien habituel. C’est ce qui a sûrement du participer à contenir la vogue des adaptations jusqu’à très récemment.
Certes au même titre qu’à l’heure actuelle où la bande dessinée croit trouver dans les adaptions littéraires une manne facile, le cinéma a cru pendant longtemps que parce que la bande dessinée était équipé d’un scénario et d’un univers visuel, le plus facile restait à faire. Loin s’en faut et nombreux sont les héros qui se sont faits ridiculiser par cette vision simpliste.
Seulement depuis quelques années, deux phénomènes nouveaux sont arrivés. Non seulement le progrès technique a permis de « crédibilisés » les stars du neuvième art dans leur quête du mouvement mais de surcroît, les réalisateurs qui se sont penchés sur la problématique de l’adaptation ne sont plus des réalisateurs de second ordre ayant effleuré l’idée de ce que la bande dessinée pouvait produire dans une jeunesse lointaine.
Non seulement l’arrivée du numérique notamment a permis de donner un souffle nouveau à l’adaptation cinématographique des œuvres de bandes dessinée mais de plus les équipes qui ont pris en charge ces adaptations sont désormais plus au fait et une meilleur connaissance de ce qu’ils présentent.
Ceci ne signifie pas que désormais la qualité soit irréprochable à tous points de vue mais ces deux points combinés (progrès technique + meilleur connaissance de médium d’origine) vont permettre désormais de tendre vers des adaptations plus juste et plus travaillées.
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